"Il y a des choses qu'on ne peut oublier, c'est grâce à Martin Vivès et à ses amis que je suis vivant. Pour moi tout a été un cadeau dans la vie et cela a commencé à Perpignan. Je crois aussi que Martin Vivès est un grand artiste d'une honnêteté créatrice rare de nos jours." Antoni Clavé, 1977. Entretien donné lors de la rétrospective Martin Vivès au Palais des Congrès en 1977.
Florès, Fontséré, Mlle Martin, Vivès, Clavé, Perpignan, cours Palmarole 1939.

Antoni Clavé (1913-2005)

En avril 1939  Antoni Clavé, Fontséré et Florès, peintres et républicains espagnols internés au camp des haras de Perpignan, exposent leurs dessins « Chez Vivant », un salon  de thé situé rue de la Barre. Martin Vivès remarque la qualité des oeuvres  exécutées sur les papiers dentelés de pâtissier et part à la rencontre de ces artistes catalans. Antoni Clavé a relaté cette rencontre qui sera le début d’une amitié profonde et durable:

 » Nous étions plusieurs milliers aux  Haras. Un jour, on a appelé mon nom et j’ai rencontré un monsieur (Martin Vivès) qui m’a dit  » J’ai vu vos dessins et je vais vous faire sortir pour  24 heures ». J’étais ravi, car un jour de liberté et de vie normale, ça représentait beaucoup pour nous. Le lendemain, Vivès et revenu et il m’a dit « Faites vos valises avec Fontséré et Florès, vous venez chez moi. »1

Antoni Clavé, La retirada, 1939.

Pendant des semaines, les trois artistes rescapés prennent leurs repas chez la mère de Martin Vivès et couchent, le soir, dans l’arrière-boutique de Mlle Martin. Par la suite, ils rejoindront Paris et Clavé deviendra un des peintres les plus reconnus de son époque.

Portrait de Martin Vivès par Antoni Clavé, 1939.

Martin Vivès ne s’arrête pas à ces trois hommes: il a aidé nombre de républicains à sortir des camps, et, parmi eux, beaucoup d’artistes…2

1 Interview d’ Antoni Clavé accordé à L’Indépendant en 1977.

2 Fonds Vivès archives Municipales de Perpignan.