En avril 1939 Antoni Clavé, Fontséré et Florès, peintres et républicains espagnols internés au camp des haras de Perpignan, exposent leurs dessins « Chez Vivant », un salon de thé situé rue de la Barre. Martin Vivès remarque la qualité des oeuvres exécutées sur les papiers dentelés de pâtissier et part à la rencontre de ces artistes catalans. Antoni Clavé a relaté cette rencontre qui sera le début d’une amitié profonde et durable:
» Nous étions plusieurs milliers aux Haras. Un jour, on a appelé mon nom et j’ai rencontré un monsieur (Martin Vivès) qui m’a dit » J’ai vu vos dessins et je vais vous faire sortir pour 24 heures ». J’étais ravi, car un jour de liberté et de vie normale, ça représentait beaucoup pour nous. Le lendemain, Vivès et revenu et il m’a dit « Faites vos valises avec Fontséré et Florès, vous venez chez moi. »1
Antoni Clavé, La retirada, 1939.
Pendant des semaines, les trois artistes rescapés prennent leurs repas chez la mère de Martin Vivès et couchent, le soir, dans l’arrière-boutique de Mlle Martin. Par la suite, ils rejoindront Paris et Clavé deviendra un des peintres les plus reconnus de son époque.
Portrait de Martin Vivès par Antoni Clavé, 1939.
Martin Vivès ne s’arrête pas à ces trois hommes: il a aidé nombre de républicains à sortir des camps, et, parmi eux, beaucoup d’artistes…2
1 Interview d’ Antoni Clavé accordé à L’Indépendant en 1977.
2 Fonds Vivès archives Municipales de Perpignan.